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Grippe aviaire La moitié de la planète, à Pékin, mobilise des fonds

La moitié des nations de la planète se retrouvent mardi et mercredi à Pékin afin de rassembler les 1,5 milliard de dollars requis pour contrer une catastrophe mondiale potentielle : celle d'une pandémie engendrée par la grippe aviaire.

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"Il est urgent de contrôler et d'éliminer la forme virulente d'influenza aviaire" dans les élevages avant que le virus, la souche asiatique du désormais célèbre H5N1, ne s'adapte à l'homme, avertit la Banque mondiale dans un document préparatoire. "Une menace mondiale appelle une réponse mondiale. C'est pour cela qu'il est important de mobiliser une coopération internationale", soulignait vendredi la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner. De tels appels à la mobilisation se sont multipliés à quelques jours de la conférence des pays donateurs, qui se tient sous l'égide de la Chine, de la Banque mondiale et de l'Union européenne.

Les craintes d'une expansion furtive du virus, qui favoriserait des mutations non décelées, resurgissent après la mort de trois enfants en Turquie, premiers décès hors d'Extrême-Orient, et l'éruption en deux semaines de multiples foyers d'infection dans les élevages de l'est du pays. "Il existe une réelle possibilité que de nouvelles mutations de cette souche de virus donnent lieu à une transmission durable d'homme à homme, et donc à une pandémie humaine", qui pourrait tuer "des millions de personnes", souligne le projet de déclaration qui doit être soumis aux 90 pays et 25 organisations présentes à Pékin. La Banque mondiale estime à 800 milliards de dollars le coût économique et financier potentiel d'une pandémie, amputant la croissance mondiale de deux points de pourcentage. Apparu en 2003 en Asie du sud-est, le virus H5N1 de l'influenza aviaire s'est étendu au Proche-Orient puis à l'Europe, transporté par les oiseaux migrateurs. Il n'est pas exclu qu'il gagne ainsi l'Amérique latine et l'Afrique, prenant pied sur tous les continents. A la mi-janvier, le virus avait tué 80 personnes, selon les cas confirmés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Quelque 150 millions de volailles sont mortes de la maladie ou ont été abattues pour prévenir sa propagation. Pour l'arrêter, un plan d'action sur trois ans a été mis au point en novembre lors d'une première réunion internationale à Genève, à laquelle participaient l'OMS (santé humaine), l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), également présentes à Pékin. Il s'agit maintenant de "présenter le devis", selon une source proche des discussions. Une enveloppe totale de 1,202 à 1,442 milliard de dollars, établie par la Banque mondiale avec l'OMS, la FAO et l'OIE d'après les besoins des pays incapables de faire face seuls à la menace.

La majeure partie des fonds ira aux programmes nationaux d'information de la population, de réseaux vétérinaires pour la détection et l'alerte rapide, de désinfection, d'abattage et de vaccination des volailles, ainsi que d'indemnisation des paysans. Côté humain, il faut constituer des stocks d'antiviraux et former les personnels de santé. A l'échelle régionale, notamment en Asie et en Afrique, les organisations responsables entendent développer les laboratoires de référence pour l'identification des souches. Un autre rôle crucial sera celui de la collecte et du partage d'informations. Autant d'urgences, autant de parades qui ne suffiront pas, soulignent déjà des sources proches des organisations sanitaires. Et il faut encore "que l'on obtienne les fonds demandés et que les stratégies qu'on propose soient mises en oeuvre de façon efficace".

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